- C’est gentil de m’avoir
invitée ici, Maxime !
- J’avais envie de découvrir
ce restaurant dont on dit tant de bien et j’ai pensé que ce serait plus sympa
de le faire avec toi, Juliette !
- Merci. Mais au fait je ne
sais toujours pas ce que ton médecin et ami, Louis, t’a dit. Tu as meilleure
mine. Alors c’était un trop plein de fatigue ?
- En fait il m’a déclaré qu’il ne sait pas soigner ce que j’ai. Ne fais pas cette tête-là ! Ce n’est pas si grave, c’est juste l’âge. Il faut que je m’y fasse. Mais c’est dur souvent de me voir dans un miroir. Celui de la boutique ne m’embellit pas. Quand je m’y regarde, j’ai l’impression de voir un presque vieillard et je m’attends à découvrir la grande faucheuse derrière mon épaule.
- Toi, mon lapin, tu déprimes !
- C’est vrai que les affaires
ne marchent pas fort pour le moment.
- À qui le dis-tu ! La
météo pourrie fait fuir les visiteurs. Je n’ai jamais connu une période aussi calme.
- Justement je t’ai invitée au
« Millefeuille » pour te demander conseil et aide. Je cherche un
moyen de faire entrer du cash en caisse. Je me suis dit que je pourrais exploiter mes connaissances en littérature. Je pense créer un site qui
proposera des conférences-ateliers sur un auteur, un style d’écriture. Pour rendre
cela plus attractif, je compte organiser des séances en Zoom, à la fin
desquelles les participants pourront poser des questions ou faire des
commentaires. Si, à la boutique, quelques personnes pouvaient m’entourer ce
serait plus chaleureux.
- Si je suis libre, ce sera avec plaisir.
- Je sais bien que je peux
compter sur toi et sur Louis. Pour accrocher les personnes, la première séance
sera gratuite puis ce sera payant. Je pense à vingt euros par conférence, soit
cent euros pour les cinq séances annuelles, une tous les deux mois sauf en juillet
et août.
- Tu crois que ça va marcher ?
Les gens veulent retirer de leur argent un peu plus que des informations.
- Ceux qui paieront vingt
euros bénéficieront, chez moi, d’une remise de dix pour cent sur leurs achats pendant
deux mois. Et ceux qui souscriront à l’abonnement auront quinze pour cent de
remise annuelle. Je pense aussi animer un atelier d’écriture en ligne, autour
de la conférence. Même idée. Ceux qui voudront y participer devront verser
cent euros et bénéficieront de quinze pour de cent de remise. Et si quelqu’un s’abonne
aux conférences et à l’atelier, il se verra offrir cinquante pour cent. Mais il
faudra créer un site qui soit attractif. Ce qui n’est pas mon fort. Pourrais-tu
m’aider, Juliette ?
- Je ne suis pas une
spécialiste en informatique même si je me débrouille plutôt bien. Mais je
connais un gars qui pourrait le faire.
- Ne va-t-il pas me demander
trop cher ? Mes ressources sont limitées.
- Tu pourras négocier cela avec
lui. Il est assez contestataire vis-à-vis du système et l’argent n’est pas une
priorité pour lui. Explique-lui franchement ta situation. Je suis certaine qu’il
va dire oui et qu’il sera de bon conseil.
- Je m’illusionne peut-être.
Mais je ne vois pas ce que je pourrais faire d’autre. Et puis j’ai un bon
fichier de clients potentiels. Plusieurs pourraient être intéressés.
- J’espère que ça marchera.
Dès que tu seras prêt, je relaierai l’info.
- Le printemps approche. Les
touristes vont revenir. Je vais essayer de convaincre l’association des
commerçants et l’office de tourisme de créer une animation durant le week-end pascal.
On pourrait faire venir des food-trucks. Des conteurs baladeraient les
touristes dans la commune et raconteraient des légendes de nos Ardennes. Il
faudrait aussi prévoir des chapiteaux et de la musique.
- Ah, voici notre entrée !
Je n’ai pas encore gouté un millefeuille de langue et de foie gras. Ça semble
rudement bon !
- J’adore la langue Lucullus ! Avec ce verre de Jurançon c'est l'accord parfait. Garde de l’appétit pour la suite, un vol-au-vent de poule faisane accompagné de
fleurons en pâte feuilletée.
- À ta santé, Maxime !
- À la tienne et à Redu !
- Et à tes projets !
Bonjour José,
RépondreSupprimerUn site pour une activité littéraire comme source de revenus secondaires, bonne idée ! Maxime déborde même d'idées qui pourraient venir en complément d'animations à l'actuelle et vraie "promenade poétique" qui visite toutes les boutiques de Redu !
Autre proposition : des rendez-vous dinatoires pour présenter les nouvelles publications ou attirer l'attention sur les trésors anciens qu'il possède ?
J'adore ton Maxime et le couple disparate qu'il forme avec Juliette.
Pourquoi ne se sont-ils pas vus pendant un certain temps ?
Vivement à te lire pour la suite.
Bien à toi,
Jan.
Bonjour José,
RépondreSupprimerQuelles bonnes idées fleurissent dans la tête de Maxime. Je trouve que contrairement à ce qu'il pense, il prend un grand coup de fraîcheur et de jeunesse. Sans doute, plus prosaïquement pourrait-il mettre ses livres et autres en vente en ligne. J'aime beaucoup sa relation avec Juliette. Je la trouve touchante. Elle sonne juste.
A bientôt le plaisir de lire la suite.
Amicalement.
Andrée
Bonjour José,
RépondreSupprimerUne fois de plus ton texte est prenant et plein de nouvelles idées.
Il est agréable de voir comment Maxime de déprimé au départ fait preuve d'enthousiasme à l'arrivée grâce à Juliette qui se révèle une amie sûre...
Que proposer comme action pour aider Maxime à sortir de son marasme ? Beaucoup de choses ont déjà été proposées.
Pourquoi pas une brocante géante où tous les libraires de Redu vendraient leurs fonds de stock ?
J'attends avec curiosité ce que Maxime va choisir...
Bien à toi,
Michel.
Bonjour, José,
RépondreSupprimerLe miroir est toujours bien là!
Cependant, il a perdu de son auréole et ne renvoie à son propriétaire qu’une image de petit vieux. Mais Maxime n’en perd pas son énergie pour autant. Au contraire! Et Juliette est à ses côtés pour répercuter les bonnes initiatives. Peut-être va-t-elle lui suggérer de prendre contact avec ce édifiant petit musée de Redu qui démontre aux curieux et aux écoliers en quoi consiste la reliure, le brochage du papier pour aboutir à un livre…?
On savait, par ailleurs que Maxime pouvait s’avérer être un chaud lapin - avec Myriam, notamment…
Et avec Juliette?
Je dis ça, je dis rien, bien sûr…!
L’écriture est toujours aussi précise et belle, José.
Pas facile de nous étonner davantage lors de notre prochain rendez-vous!
Amicalement,
Micheline.
Bonjour José,
RépondreSupprimerTu maîtrises très habilement la touche de mystère dans le récit d’une situation qui semble on ne peut plus normale. On découvre les projets très concrets de Maxime pour essayer de sauver sa librairie, les conseils, tout aussi concrets de Juliette, l’ambiance sympa d’un dîner partagé et pourtant on sent que quelque chose n’est pas aussi simple. L’état de santé de Maxime bien sûr. De quoi s’agit-il ? Une maladie dégénérative ? Il me semble que Juliette, en amie proche devrait insister davantage, même si Maxime se refuse à en dire plus. J’ajouterais au moins une ou deux répliques dans ce sens. On retrouve l’allusion rapide, légère au miroir. Si j’ajoute que ton personnage est à la fois intrigant et très sympa, je n’ai plus à dire que tu scotches habilement le lecteur comme en témoignent les commentaires de tes compagnons de route. Et, last but not least, Le vert de l’espoir colore heureusement ton texte.
Un détail : « A ta santé » se dit à propos d’une boisson, pas à propos de la nourriture. Je te suggère donc d’évoquer le vin choisi avec soin qui accompagne cette entrée et de le faire déguster par tes personnages pour introduire cet « A ta santé ».
Dans ton prochain texte qui sera bleu, un personnage qui a du pouvoir sur le plan public ou privé va contrecarrer les projets de Maxime
Bon travail,
Liliane
Bonjour José,
RépondreSupprimerL’entrevue avec l’échevin, sonne tristement juste sans cependant verser dans l’expression d’une réflexion personnelle de l’auteur. Le dialogue reste bien de l’ordre de l’écriture fictionnelle.
Perso, je regrette un peu que Maxime balaie aussi cavalièrement l’allusion de Juliette à la séduction. Je trouve que, du fait de « Pourquoi, tu poserais ta candidature ? même présenté comme une plaisanterie, la réplique est assez désobligeante et d’autant plus surprenante que, dans le prologue, quand « Juliette s’éclipse et c’est soudain comme si un nuage passait devant le soleil. »
Alors je me pose des questions sur ce refus d’un rapprochement : est-ce un problème de santé qui avait été évoqué dans le premier chapitre et peut-être renforcé par la remarque qui termine le chapitre 2 après qu’il ait refusé les avances de Myriam ?
Une dernière question : que devient Argos ?
Que dire de plus : le texte se lit avec plaisir et la situation progresse de manière cohérente.
Dans ton prochain texte, sous le signe du gris, un accident domestique viendra compliquer la vie de Maxime.
Bon travail,
Liliane