vendredi 24 janvier 2025

Chapitre 3 Maxime (José 2024)

- C’est gentil de m’avoir invitée ici, Maxime !

- J’avais envie de découvrir ce restaurant dont on dit tant de bien et j’ai pensé que ce serait plus sympa de le faire avec toi, Juliette !

- Merci. Mais au fait je ne sais toujours pas ce que ton médecin et ami, Louis, t’a dit. Tu as meilleure mine. Alors c’était un trop plein de fatigue ?

- En fait il m’a déclaré qu’il ne sait pas soigner ce que j’ai. Ne fais pas cette tête-là ! Ce n’est pas si grave, c’est juste l’âge. Il faut que je m’y fasse. Mais c’est dur souvent de me voir dans un miroir. Celui de la boutique ne m’embellit pas. Quand je m’y regarde, j’ai l’impression de voir un presque vieillard et je m’attends à découvrir la grande faucheuse derrière mon épaule.

- Toi, mon lapin, tu déprimes !

- C’est vrai que les affaires ne marchent pas fort pour le moment.

- À qui le dis-tu ! La météo pourrie fait fuir les visiteurs. Je n’ai jamais connu une période aussi calme.

- Justement je t’ai invitée au « Millefeuille » pour te demander conseil et aide. Je cherche un moyen de faire entrer du cash en caisse. Je me suis dit que je pourrais exploiter mes connaissances en littérature. Je pense créer un site qui proposera des conférences-ateliers sur un auteur, un style d’écriture. Pour rendre cela plus attractif, je compte organiser des séances en Zoom, à la fin desquelles les participants pourront poser des questions ou faire des commentaires. Si, à la boutique, quelques personnes pouvaient m’entourer ce serait plus chaleureux.

- Si je suis libre, ce sera avec plaisir.

- Je sais bien que je peux compter sur toi et sur Louis. Pour accrocher les personnes, la première séance sera gratuite puis ce sera payant. Je pense à vingt euros par conférence, soit cent euros pour les cinq séances annuelles, une tous les deux mois sauf en juillet et août.

- Tu crois que ça va marcher ? Les gens veulent retirer de leur argent un peu plus que des informations.

- Ceux qui paieront vingt euros bénéficieront, chez moi, d’une remise de dix pour cent sur leurs achats pendant deux mois. Et ceux qui souscriront à l’abonnement auront quinze pour cent de remise annuelle. Je pense aussi animer un atelier d’écriture en ligne, autour de la conférence. Même idée. Ceux qui voudront y participer devront verser cent euros et bénéficieront de quinze pour de cent de remise. Et si quelqu’un s’abonne aux conférences et à l’atelier, il se verra offrir cinquante pour cent. Mais il faudra créer un site qui soit attractif. Ce qui n’est pas mon fort. Pourrais-tu m’aider, Juliette ?

- Je ne suis pas une spécialiste en informatique même si je me débrouille plutôt bien. Mais je connais un gars qui pourrait le faire.

- Ne va-t-il pas me demander trop cher ? Mes ressources sont limitées.

- Tu pourras négocier cela avec lui. Il est assez contestataire vis-à-vis du système et l’argent n’est pas une priorité pour lui. Explique-lui franchement ta situation. Je suis certaine qu’il va dire oui et qu’il sera de bon conseil.

- Je m’illusionne peut-être. Mais je ne vois pas ce que je pourrais faire d’autre. Et puis j’ai un bon fichier de clients potentiels. Plusieurs pourraient être intéressés.

- J’espère que ça marchera. Dès que tu seras prêt, je relaierai l’info.

- Le printemps approche. Les touristes vont revenir. Je vais essayer de convaincre l’association des commerçants et l’office de tourisme de créer une animation durant le week-end pascal. On pourrait faire venir des food-trucks. Des conteurs baladeraient les touristes dans la commune et raconteraient des légendes de nos Ardennes. Il faudrait aussi prévoir des chapiteaux et de la musique.

- Ah, voici notre entrée ! Je n’ai pas encore gouté un millefeuille de langue et de foie gras. Ça semble rudement bon !

- J’adore la langue Lucullus ! Avec ce verre de Jurançon c'est l'accord parfait. Garde de l’appétit pour la suite, un vol-au-vent de poule faisane accompagné de fleurons en pâte feuilletée.

- À la tienne et à Redu !

- Et à tes projets !

À ta santé, Maxime !

- À ta santé, Maxime !

- À la tienne et à Redu !

- Et à tes projets !

vendredi 3 janvier 2025

Chapitre 2 Maxime (José 2024)

« - Bonjour, Maxime !

- Oh, bonjour Myriam ! Tu te promènes ? » Tu es bien la dernière personne que j’ai envie de voir aujourd’hui.

« - Je me suis dit que ça te ferait plaisir de me revoir. Il est toujours fort sympathique, ton magasin. Mais dis-moi, c’est bien calme. C’est vrai que la météo n’incite pas à se balader. Le temps doit te paraître bien long. Mais je suis là ! Cela fait combien de temps que nous ne nous sommes pas vus ? Six mois ! Je t’ai appelé plusieurs fois mais tu n’avais jamais le temps pour me parler. J’espère qu’il y avait plus de clients qu’aujourd’hui. »

Et allez, le moulin à paroles est de retour ! Si tu savais que je n’étais pas toujours occupé mais que je n’avais pas envie de renouer une relation avec toi. C’est vrai que celle-ci a été assez brève mais passionnée, torride même. Tu es une très jolie femme, Myriam, et tu sais comment mettre en valeur tous tes attraits. Mais ce que tu peux être étouffante !

« Alors je me suis dit que j’allais te rendre une petite visite. ? Tu fermes bien ta boutique entre midi trente et quatorze heures ? Ma voiture est garée pas loin. Je te propose d’aller manger au restaurant Pluriel, à Transinne. Tu ne peux pas refuser. La dernière fois tu m’as invitée. Maintenant c’est mon tour.

- Je ne pensais pas sortir. Tu vois que je ne me suis pas habillé.

- Tu n’es quand même pas tout nu. Dommage ! Tu es très bien comme cela. J’ai toujours aimé ton style décontracté, un peu bohème. »

Tu n’as pas besoin de le dire. Je perçois bien que tu es en chasse et que je suis ton gibier. Le désir irradie de toi. Sache, ma belle, que je n’en ai pas envie. Mais je ne suis pas un goujat. Je ne vais pas te remballer sans y mettre les formes. À moins que tu ne me pousses à bout comme tu sais bien le faire. Je sens que tu commences déjà à m’énerver.

« - Oh ! tu as un miroir. Il est beau ! »

Et la voilà qui minaude et se rajoute une couche de gloss sur les lèvres.

Je suis fou ou quoi ? On dirait que sa bouche saigne. Dans le miroir son reflet, un bref instant, a été celui de Méduse. Sa coiffure crêpée ressemblait à des serpents. Mais non, tout est normal. Elle n’a pas cessé de s’admirer.

« - Allons-y, mon coco. » Sa main se pose avec force sur mon avant-bras.

« - Un petit instant, veux-tu ! Je dois fermer ma caisse et activer l’alarme. »

Dans sa voiture, tout en conduisant, elle pose par moments la main sur ma cuisse. Ah ce n’est pas une femme ordinaire. C’est ce qui m’avait plu chez elle mais c'est aussi ce qui m’a très vite exaspéré. J’ai compris ce que beaucoup de femmes ressentent face aux contacts trop insistants de certains hommes.

« Fais attention ! Cette route est dangereuse avec tous ses lacets.

- Le danger m’a toujours excitée.

- Moi pas . Il y a des jeux qui une fois expérimentés ont perdu tout leur attrait.

- De quoi parles-tu, coco ? Tu penses que je joue un jeu dangereux ? Rassure-toi je sais me maîtriser ainsi que la situation. Tu te souviens ? »

Voilà un terrain que je ne veux plus explorer.

« - Si tu abordes encore le sujet, je te demanderai de me raccompagner tout de suite. Ne penses plus à ça. Et garde tes distances, je te prie. »

Sa main droite quitte ma cuisse pour se poser sur le volant.

«  Tu sais, la vie est courte. Profites-en tant que tu le peux. »

Ces mots ont résonné tout particulièrement pour moi. 

Chaque vie est un roman (José 2024-2025)

  Chaque vie est un roman .   Introduction Lorsque vous poussez la porte des « Lignes du temps », vous entrez dans mon domaine, mon a...